Artiste Post-graffiti
Kéo débute dans la rue à la fin des années 80 avec le graff. Il a 17 ans et voit cet art sanguin comme un mode d'expression et de reconnaissance. Vite repéré, il côtoie alors les graffeurs de la génération NTM, comme les STK et les DTS posse. S'ensuivent des études d'art graphique, puis une parenthèse comme directeur artistique, qui lui donnera l'aisance du numérique qui est encore aujourd'hui l'une de ses sources créatrices. Il revient dès 1999 à la création pure, pour retrouver de l'authenticité et retravailler la matière. Matière qui elle aussi provient de la rue. Dans ses mains, les plaques métalliques récupérées se décomposent jusqu'à devenir une toile imaginaire, lui offrant leur vécu, leurs aspérités, la matière crue, nue, parfois oxydée, qu'il façonne, ponce, brûle, décape, frappe, déforme, revêt, transforme, donnant vie à des personnages incroyablement humains, traduisant des trajectoires, le reflet de l'âme et le passage du temps, omniprésent. L'aérosol reste présent, mais n'est plus qu'une technique parmi la multiplicité de ses pratiques. Kéo se joue des codes et codifie, il intègre des créatures cellulaires, des mutants, des robots, parsème des éléments picturaux (plans, symboles, chiffres, pictogrammes...), telle une langue silencieuse, métaphore du mystère de la vie. Pour autant, l'artiste s'adresse directement à notre fort intérieur. Ses œuvres provoquent un attrait émotionnel instantané, qui lui confèrent un style accrocheur derrière leur étonnante et fascinante complexité. Les créations de Kéo sont traversées de force comme de spiritualité, Elles font le lien entre terre et ciel, entre concret et abstrait, entre ombre et lumière, entre douleur et évanescence, entre couleur et essence (de l’œuvre). L'artiste part en quête de l'alliance parfaite entre la faille primaire de l'humain et son instinct de survie, sa volonté d'aller de l'avant, constamment, ayant toujours en tête de faire poindre la beauté et la positivité en tout, de révéler la force de l'âme. De la souffrance découle une paix intérieure, de la peine résulte l'amour, de la force naît la sagesse. L'essence-même de son œuvre. Sourire à la vie.